Certaines nuits le ventre tire à lui les sucs perdus par toutes les petites incisions du corps, individuellement dérisoires, négligées le jour par l’attention serrée aux yeux, aux bras tendus et mains fermées. Ces nuits le ventre éveille, luit du mauve des meurtrissures avalées, couches inférieures du fruit blet, et appelle pour que quelqu’un l’écoute, m’appelle moi le premier, moi qui suis seul quand mon ventre gronde, me gronde d’avoir couvert sa voix de ma voix, et pour une fois ne peux que me taire obligé de considérer sa présence. La nuit face au ventre, les yeux tournés à l’intérieur, le visage comme paroi commune à la tête et au ventre, plus aucune plaisanterie ne vient à l’esprit, à la voix, n’ayant plus personne à qui les raconter, et les poumons ne s’éclairent de plus aucune lumière extérieure, tout ayant pour une fois arrêté de scintiller autour de soi.